Commémoration de la Libération : une journée “Sur les pas du maquis”
Les élèves des classes de Terminale Générale du lycée Saint-Exupéry de Valserhône ont achevé leur année le 7 juin par une journée mémorielle, avant de se consacrer à leurs révisions pour les épreuves du bac. Ce projet est le premier mené par le Groupe Mémoire du Pays Bellegardien dans le cadre des commémorations des 80 ans de la Libération.
La centaine d’élèves participant a débuté la journée par une conférence donnée par Christophe Vyt intitulée “Résistance(s). Le bassin bellegardien pendant la Seconde Guerre mondiale”. Le propos était illustré par de très nombreux documents issus du fonds Allais et du livre La décennie sombre. Le but était de faire comprendre à ces jeunes la réalité de la Résistance locale et d’inscrire les faits historiques qu’ils ont vus en classe dans leur territoire de vie quotidienne. Ils ont ainsi pu prendre conscience de la précocité de la Résistance locale (le communiste Louis César Perrin a fait imprimer des tracts à Seyssel dès juin 1940), de ses spécificités liées à la ligne de démarcation et à la proximité de la frontière suisse (les passeurs), de la diversité de ses formes (allant de simples petites provocations, à l’aide apportée aux Juifs, au renseignement et à la résistance armée) et de son rôle pendant la Libération entre Juin et Septembre 1944.
La journée s’est poursuivie par une randonnée sur le plateau de Retord “Sur les pas du maquis”. Les élèves ont eu la chance (grâce à la mairie) de monter en bus jusqu’au Catray ; ils n’ont donc pas eu à affronter le dénivelé que les agents de liaison gravissaient presque chaque jour pour ravitailler les maquisards et acheminer le courrier. Cette démarche avait été initiée par Jean Marinet, ancien résistant et ancien enseignant, pour faire comprendre aux élèves par l’expérience de leur corps ce qu’ont dû affronter les jeunes de leur âge venus se cacher sur le plateau (et qui n’avaient pas les mêmes chaussures qu’eux !). L’itinéraire était un parcours de mémoire allant du Catray, d’où le point de vue sur le bassin bellegardien permet de se rendre compte des distances et du dénivelé, aux fermes isolées du plateau qui rappellent celle de Morez où les réfractaires au Service du Travail Obligatoire en Allemagne sont devenus de véritables maquisards armés et formés par la Résistance.
Le parcage des vaches a cependant empêché de finir la randonnée à la Chapelle-de-Retord, lieu de mémoire des nombreux jeunes hommes tués pendant l’été 1944 lors de l’attaque allemande surnommée Treffenfeld.
Christophe Vyt